top of page

Le Professeur Elikia M'Bokolo sera notre invité dans le cadre des Commémorations de 14-18 en Province de Namur. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien de la Province de Namur.

 

La 1ière Guerre Mondiale vue par 12 jeunes de 16 à 26 ans nés de parents natifs congolais et camerounais  en Province de Namur  et l'identique en République Démocratique du Congo. Le sujet principal de discution était : La bataille de Tabora et les monuments et rues nommés ainsi en mémoire aux troupes congolaises.

Que peut-on dire sur  le  Professeur Elikia M'Bokolo  ?

 

Monsieur M'Bokolo est un historien congolais, spécialiste de l'histoire sociale, politique et intellectuelle de l'Afrique. Personnalité de premier plan dans son pays, il a effectué une partie de son parcours en France. Normalien, agrégé de l'Université, il est directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris.

 

Espérance dit « Elikia Â» M'Bokolo décide de devenir historien après avoir assisté à un discours du Premier ministre congolais Patrice Lumumba au cours duquel ce dernier avait évoqué l’« histoire des Africains par les Africains Â». L'assassinat de Lumumba en janvier 1961 pousse la famille d'Elikia M'Bokolo à fuir le pays. C'est en France qu'elle choisit de s'installer. Elikia M'Bokolo intègre l'École normale supérieure et en sort agrégé d'histoire.

 

Elikia M'Bokolo participe à la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance organisée par l'UNESCO à Durban (Afrique du Sud) en septembre 2001. Depuis 1994, il est le producteur de l'émission Mémoire d'un continent, un magazine consacré à l'histoire du continent noir, proposée par Radio France internationale. Il a contribué, avec ce même média, à l'édition d'un coffret de 7 CD d'archives radiophoniques intitulé Afrique. Une histoire sonore 1960-2000 (2001), et d'un coffret de 3 CD intitulé L'Afrique littéraire. 50 ans d'écritures (2008), en collaboration avec Philippe Sainteny.

 

 

Envie d'en savoir un peu plus ?

 

Alors voici un portrait sur le parcours africain d'Elikia M'Bokolo

Portraits - 01/02/2005 par Daniel Bermond dans mensuel n°295 Ã  la page 30 | Gratuit

 

« Une histoire écrite par les Congolais, pour les Congolais Â»  : cette phrase, entendue alors qu'il était adolescent, résonne encore comme une promesse à tenir dans l'esprit d'Elikia M'Bokolo. Il est devenu un des grands historiens de l'Afrique contemporaine.

 

A quoi tient une vocation ? A rien, à si peu de chose, à un hasard, à une rencontre, à quelques mots.

Pour Elikia M'Bokolo, elle est sans doute née du discours que prononça le 30 juin 1960 Patrice Lumumba, le premier Premier ministre d'un Congo tout juste promu à l'indépendance. Celle-ci avait été octroyée par le roi des Belges dans une telle précipitation que le pays allait s'enfoncer dans un long cycle de violences.

 

Elikia M'Bokolo était alors lycéen à Léopoldville future Kinshasa et se destinait à une carrière juridique ou à la médecine - le métier de son père. Â« L'histoire, un jour, disait Patrice Lumumba, rendra raison de tous ces événements. Mais ce ne sera pas l'histoire telle qu'on l'enseigne à Bruxelles ou à Paris, ce sera l'histoire écrite par les Congolais, pour les Congolais. Â»

 

Cette phrase résonne encore, quarante-cinq ans après, dans l'esprit d'Elikia M'Bokolo, comme une exhortation, une promesse à tenir. Assassiné en janvier 1961, Lumumba demeure une référence, au moins intellectuelle, que le ­professeur M'Bokolo, aujourd'hui directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, enseignant à Sciences-Po, New York, Lisbonne, Fès et Porto, producteur de l'émission « Mémoire d'un continent Â» sur RFI et historien de la mémoire africaine, n'a pas abjurée. Â« Si j'ai opté finalement pour cette discipline plutôt que pour le droit ou la médecine, c'est qu'il y avait quelque part une réminiscence de ces propos Â» , confie-t-il.

 

Tout commence donc à Léopold­ville, où les jeunes pousses locales apprennent le flamand dans des livres qui élèvent l'Indonésie néerlandaise au rang d'exemple de colonisation réussie. Voire ! Au Congo belge, en tout cas, le système s'effondre du jour au lendemain sans que l'ancienne puissance tutélaire, quittant les lieux en toute hâte, ait préparé les esprits à une émancipation en douceur.

 

Le pays s'enfonce dans la guerre civile. En 1962, le père du jeune Elikia choisit de s'expatrier. La famille vient s'installer à Lyon :« On voulait éviter Paris et choisir, malgré tout, une ville universitaire et compétitive. Â» Scolarisé en terminale au lycée Ampère, l'adolescent, à l'écoute de ses maîtres, subit son premier choc à travers la lecture de L'Ère des négriers de Gaston Martin, conseillée par son professeur d'histoire. Le regard d'un Européen sur l'Afrique et sur « l'infâme trafic Â» le passionne.

 

« Je me souviens que notre professeur de lettres, Jean Cuénat, qui, au-delà de la littérature, cherchait à nous ouvrir aux problèmes du temps présent, m'avait demandé, un jour, de faire un exposé à partir du livre de René Dumont , L'Afrique noire est mal partie. J'ai surtout dit en quoi je m'opposais à l'auteur, en quoi ce qu'il tenait pour un handicap capital, l'impuissance des élites africaines à concevoir des projets de développement, par exemple, m'apparaissait moins important que l'héritage du colonialisme. Â»

 

Dérobé dans la bibliothèque paternelle, un ouvrage comme Nations nègres et culture , du Sénégalais Cheikh Anta Diop, fait aussi partie, malgré les insuffisances qu'il lui reconnaît aujourd'hui, des éblouissements du jeune Elikia M'Bokolo. Il en tire en même temps la conviction que l'histoire de l'Afrique est encore à écrire.

Mais n'imaginons pas que le destin du lycéen congolais soit déjà tout tracé.

L'histoire n'est alors pour lui qu'une préoccupation parmi d'autres. Au lycée du Parc, à Lyon, une Â« boulimie de lectures Â» le saisit en hypokhâgne et en khâgne : Claudel, Gide -« ne serait-ce que pour m'en écarter Â» -, Montherlant, Mauriac, Sartre. Mais aussi Baudelaire, Zola, Balzac - Â« je crois pouvoir dire que j'ai lu pratiquement toute la Comédie humaine  Â»  -, ainsi qu'Hemingway... par qui jure son professeur de philo, allez savoir pourquoi !

 

En 1967, Elikia M'Bokolo arrive à Paris, où il entre à l'École normale supérieure, rue d'Ulm. Tout en découvrant Althusser et Bourdieu, tout en se frottant à la méthode des Annales que Jacques Le Goff vient dispenser à l'École et à quoi l'encourage Denis Woronoff, son caïman en histoire, le jeune normalien bat le pavé de la capitale et se mêle aux comités Vietnam qui fleurissent sur les campus. C'est le temps des rencontres, avec le futur romancier Olivier Rolin, alors militant maoïste, ou avec un antiquisant promis à une belle carrière, François Hartog.

 

Loin de l'effervescence des rues et des amphithéâtres, une lecture va tout bouleverser, joyau d'entre les joyaux de la très riche bibliothèque de l'École normale supérieure. Â« Je suis tombé, un jour, sur le livre d'Onwuka Dike, le premier titulaire de la chaire d'histoire à l'université d'Ibadan, au Nigeria, Trade and Politics in the Niger Delta, 1830-1885, qui n'a toujours pas été traduit en français cinquante ans après sa publication. J'ai passé trois jours et trois nuits à le dévorer littéralement. On y voit comment les Anglais et les Africains ont noué des relations de sympathie et de conflictualité, on y voit aussi la complexité des sociétés africaines.

 

« Ce n'est pas une Afrique des royaumes qu'il décrit, mais une Afrique de petites cités indépendantes dominées par une aristocratie marchande et se livrant au commerce de l'huile de palme. Ce n'est pas un livre de vulgate, c'est un modèle d'étude historique, un travail d'une grande minutie mêlant la connaissance du terrain, la voix des traditions orales et celle des archives. Â»

 

De quoi lui mettre définitivement le pied à l'étrier de l'histoire africaine et lui fournir ses premières armes contre le discours mièvre et simpliste appliqué au continent noir. Elikia M'Bokolo se souvient de sa réaction lorsqu'il assiste à la Sorbonne aux cours de sommités distinguées sur l'Afrique. Â« Une déception. Et surtout quel paternalisme déplaisant ! Â» La sociologie de Georges Balandier, qui enseigne alors à la Sorbonne, et de Paul Mercier lui convient davantage.

 

En 1971, l'agrégation en poche, Elikia M'Bokolo s'emploie à poursuivre une marche en avant sur des terres à défricher. Sa thèse - publiée en 1981 sous le titre « Noirs et Blancs en Afrique équatoriale. Les sociétés côtières et la pénétration française, 1820-1874 Â» - est une approche pionnière de la période qui suit la fin de la traite et prépare l'installation des colons. Un entre-deux capital où, de place en place, l'histoire du continent est près de basculer.

 

« Il a fallu restituer la complexité de cette côte du Gabon et du Congo où l'on voit, ces années-là, la disparition d'un ordre ancien fondé sur la traite et l'émergence de quelque chose d'autre en termes de relations sociales, d'équilibre démographique et de rapports avec la France. Curieusement, cette région aurait pu se donner à l'Espagne, au Portugal ou à l'Angleterre, et c'est finalement la France qui s'est implantée. Comme s'il avait existé une francophilie avant la colonisation, comme si un parti français l'avait emporté sur les autres... Â» Complexité... Le mot revient souvent dans la bouche et sous la plume de ce défenseur de la vérité africaine soucieux de combattre les idées reçues, et qui parle de « révisionnisme Â» quand l'approximation tient lieu d'analyse.

 

L'assistance qui se pressait, lors des Rendez-vous de l'histoire de Blois d'octobre 2003, sur les gradins de la Halle aux grains de Blois, pour écouter Elikia M'Bokolo parler de l'esclavage en Afrique avait été frappée par cette éloquence enflammée dans ce corps robuste, tout en énergie. Elikia M'Bokolo s'en prenait à la tendance, largement partagée, qui minimise la traite en l'assimilant à une migration parmi d'autres. En hiérarchisant les degrés de gravité d'une traite à l'autre et en généralisant à tous les Africains la coresponsabilité du trafic au motif que l'esclavage était une pratique courante sur le continent. Comme si l'on occultait les révoltes, en Sénégambie, par exemple, contre ce commerce.

 

Il faut lire Afrique noire. Histoire et civilisations , dont les deux volumes viennent d'être réédités, pour faire table rase de ce que l'on croyait savoir, et affronter l'infinie mobilité des frontières inter-étatiques, sociales, culturelles, politiques, d'une Afrique qui ne se réduit pas aux critères occidentaux. Des Africains qui font histoire africaine. N'est-ce pas, au fond, retrouver l'essence du message de Lumumba ?

Par Daniel Bermond.

Le descriptif de la bataille de Tabora lu pour vous sur Wikipédia ......

Afrique de l'Est : Campagne d'Afrique de l'Est (Première Guerre mondiale).

Pendant les quatre années du conflit, les forces alliées Britanniques, Belges et Portugaises ne parviennent pas à battre définitivement l'armée de l'Afrique orientale allemande (aujourd'hui laTanzanie et le Burundi). Les opérations provoquent des dizaines de milliers de victimes dont 99 % résultent de maladies endémiques. Le commandant allemand, le colonel (plus tard général)Lettow Vorbeck parvient à conserver la capacité combattive de son armée en menant une campagne de guérilla contre ses adversaires pendant toute la durée de la Grande Guerre. Ce succès est resté légendaire, mais il a eu un impact très faible sur le cours de la Première Guerre mondiale.

Les forces allemandes subissent des raids, des attaques et des embuscades à quoi elles ripostent par la même tactique de harcèlement. Les forces allemandes se battent sur l'ensemble du territoire de l'Afrique orientale allemande, les troupes vivant en capturant les fournitures militaires des armées britanniques et portugaises.

Les troupes du Congo Belge attaquent les positions allemandes de la rive Est du lac Tanganyka dès 1914. Les Belges ont amené sur leur rive du lac des bateaux démontables et deux hydravions, ce qui constitue la première apparition de l'aviation dans le ciel de l'Afrique centrale. La petite flotte allemande est coulée et, ensuite, les forces belges sous les ordres du généralCharles Tombeur repoussent les Allemands et entrent en Afrique Orientale, avançant en colonnes soutenues par 200.000 porteurs dans le but de faire jonction avec des forces britanniques. Les Belges remportent la victoire à Tabora et, de 1916 à 1918, ils vont continuer à combattre dans une partie de l'Est africain allemand englobant le Ruanda et l'Urundi.

En 1916, les Britanniques donnent à Jan Smuts, ancien commandant boer, la responsabilité de vaincre les Allemands. Sa conquête de l'Afrique orientale allemande est méthodique, mais moyennement réussie car seule la région nord de la colonie allemande est vraiment conquise à l'automne 1916, les troupes britanniques ayant conquis la seule ligne de chemin de fer de la colonie allemande, ce qui leur donne la maîtrise de la région s'étendant au nord de la ligne. L'armée de Lettow-Vorbeck n'est toujours pas vaincue et reste active longtemps après le départ de Jan Smuts pour le Cabinet de guerre impérial Ã  Londres en 1917. Les forces allemandes sont alors divisées. À l'est, elles doivent contenir la pression belge, à l'ouest, elle sont confrontées aux Britanniques, mais aussi aux Portugais venus de leur colonie de l'Afrique de l'est (actuellement le Mozambique). Le commandant en chef allemand Lettow-Vorbeck parvient, en manoeuvrant ses forces avec rapidité, à contrer tour à tour chacun de ses adversaires et repousse les Portugais jusqu'à se réfugier dans leur propre colonie où il s'empare de stocks de munitions et de vivres. Plus tard, il va tenter de contre-attaquer en Afrique Orientale Allemande, mais va finir par se trouver acculé en Rhodésie du Nord en 1918.

Lettow-Vorbeck accepte un cessez-le-feu sur la rivière Chambeshi, le 14 novembre 1918, après avoir reçu un télégramme l'informant que l'Allemagne avait signé l'armistice le 11 novembre. La reddition officielle est signée le 23 novembre 1918 à Abercorn. Il est dit que l'armée de Lettow-Vorbeck n'a jamais été vaincue au combat, même si elle a reculé dans de nombreux engagements.

Qu'ont retenu ces jeunes nés de parents natifs de la RDC et du Cameroun d'ici et de là-bas ? 

Les jeunes partageront cette expérience avec vous dans les prochains jours et autour d'une rencontre avec un historien africain spécialisé.

 

A suivre....

Exposition à voir

L’évènement va se dérouler du 5 mars au 14 mars au Bureau d'information du Parlement européen. L’exposition, organisée par l'ONG « Coopération Éducation Culture », procède à l’examen critique de la propagande coloniale belge au Congo en s’appuyant sur un large matériel visuel et audiovisuel.

 

L’activité est soutenue par les députés européens Philippe Lamberts, Bart Staes et Jean-Jacob Bicep, membres du groupe des Verts au Parlement européen.

 

« Mais au-delà de la déconstruction des stéréotypes générés par la machine coloniale, elle est d'une actualité brûlante, tant elle nous invite à la réflexion sur la stigmatisation de l'autre et de sa différence, véhiculée notamment par des discours que l'on croyait définitivement disparus en Europe », indique sur sa page Facebook le député Philippe Lamberts.

 

L'exposition « Notre Congo/Onze Kongo », la propagande coloniale dévoilée, indiquent les organisateurs, revisite près d'un siècle d'histoire de la propagande coloniale à travers la présentation du matériel iconographique produit par le système colonial (affiches, livres et revues, gravures, publicités, timbres-postes, cartes postales, BD, images pieuses, photos de presse,etc.).

 

« L'exposition nous permet de comprendre comment cette imagerie de propagande a autrefois fonctionné afin de justifier l'entreprise coloniale, et en quoi la redondance et la répétition monotone des slogans sont à la source d'un inconscient collectif lié à la colonisation, dont les répercussions se font sentir jusqu'à nos jours », font savoir les organisateurs.

 

Regards croisés RDC-Belgique L’exposition, prévue pour le 5 mars, sera suivi d’une conférence sur le thème « Propagandes coloniales : Regards croisés entre Belgique et Congo ». La conférence sera animée par le Pr Elikia M'Bokolo, président du comité scientifique de l'histoire générale de l'Afrique (Unesco), directeur d'étude à EHESS à Paris, professeur d'histoire à Kinshasa et animateur de l'émission « Mémoire d'un continent » sur RFI.« Coopération Éducation Culture » est une ONG belge créée en juillet 1978.

 

Celle-ci estime que la Culture est la base de l’identité et de la confiance en soi indispensable à la compréhension mutuelle. Pour ce faire, souligne-t-elle, une meilleure connaissance de la culture de l’autre est une condition nécessaire à toute forme de dialogue. « La prise en compte de la dimension culturelle dans toute démarche de développement, tant au Nord qu’au Sud, est un prérequis dans la lutte contre le racisme, l’européocentrisme, les stéréotypes et les préjugés, que ce soit des européens envers les pays et les populations du Sud ou inversement des Africains vis-à-vis de l’Europe et des Européens », soutient l’ONG sur sa page Facebook.

 

Patrick KianimiLégendes et crédits photo : L'exposition revisite près d'un siècle d'histoire de la propagande coloniale

COMITE AFRO EUROPEEN

 ASBL

  • w-facebook
  • Twitter Clean
  • w-googleplus
bottom of page