top of page

Developpement durable et solidarité internationale

Des principes forts d’articulationLa notion de solidarité internationaleIl n’est pas de l’objet de cet article de présenter la solidarité internationale dans tout son champ, mais seulement d’en rappeler les éléments essentiels pour appréhender son articulation avec le développement durable.

 

D’abord, il n’est pas inutile de rappeler que,même si le rapprochement est tentant, et probablement réel originellement, le terme “solidarité” n’est pas directement issu de celui de “solide” et encore moins “solidité”. Le latin a donné solidus pour solide, c’est-à-dire massif, consistant, principalement par opposition à liquide.Il a donné solidum pour solidaire, qui dès l’origine est un terme à usage juridique et qui veut dire “pour le tout” ou commun à plusieurs personnes de manière que chacun réponde de tout : obligation ou engagement solidaire [3].

 

La solidarité est donc très proche,sinon synonyme, du terme “systémique” employé par les scientifiques, qui provient de l’anglais, mais qui s’utilise en général pour qualifier des systèmes ou relations complexes.Qu’elle soit “solide” ou non – disons concrète et en actes ou bien abstraite, symbolique, financière – lasolidarité est la marque de l’interdépendance, de la communauté d’intérêts.

 

Elle indique en effet une relation entre personnes, ou groupes, ayant conscience d’une communauté d’intérêts, qui entraîne des obligations mutuelles, de manière que chacun réponde de ce tout.Ainsi, la solidarité internationales’exprime, en principe, entre personnes, groupes, peuples, ou Etats, appartenant au moins à deux entités nationales différentes et qui sont conscientes de la nécessité de se porter assistance mutuelle, au moins potentiellement. On en déduit donc, sans qu’il soit besoin d’entrer dans les détails, que la solidarité Nord-Sud sur le plan international est loin d’être une réelle “solidarité”, car elle n’est pas a priori équilibrée.

 

En revanche au second degré, des analyses géostratégiques comme des analyses des flux physiques voire même symboliques (à travers les langues par exemple) montreraient aisément que si le Sud n’est pas en capacité d’apporter assistance au Nord, les deux ont des intérêts communs, relèvent d’interdépendances qui font leurs “richesses”. Mais ce second degré n’est pas celui couramment retenu lorsque l’on parle de solidarité internationale et les organisations comme les militants appartenant à ce mouvement font d’abord et surtout référence aux nécessités d’assistance du Nord auprès du Sud.

 

De ce point de vue, la solidarité internationale (l’adjectif est important car il détermine notre sujet –sinon ce serait un autre débat) est plus proche de l’appréhension anglosaxonne, plutôt assimilée à la “sympathie”, affinité entre individus ou groupes qui fait que des sentiments identiques sont éprouvés de part et d’autres, voire à l’ “empathie”, qui indique une identification à l’autre.

 

C’est le sens que l’on trouve en anglais pour qualifier, par exemple, des mouvements sociaux qui ont pour but de manifester un accord, un soutien, une solidarité avec d’autres mouvements ou situations (grève de solidarité : sympathy strike).

 

Reconnaissons cependant que là où les Anglo-saxons auraient tendance à rendre “utilitaire” la solidarité internationale (avec des avantages tirés par la partie Sud concernée mais aussi par la partie Nord), les Latins privilégieraient les notions de besoins et de droits humains (sinon de communauté mondiale).

 

Encore que les différences s’estompent, aujourd’hui, au niveau des Organisations Non Gouvernementales (ONG), y compris lorsqu’il est questions de dons monétaires (pourquoi donner).En tout cas, nous distinguerons, au moins provisoirement car nous y reviendrons,la solidarité de la coopération internationale. En effet, si dans son sens économique (“Nord-Nord”) la coopération se rapproche de la notion juridique de solidarité (cf. les entreprises coopératives ; les coopérations entre Etats ou collectivités locales en Europe), elle s’en éloigne du point de vue des politiques d’aide au développement, qui assimilent purement et simplement la coopération à l’assistance aux pays en voie de développement, quand ce n’est pas à la contrainte en termes de politiques ou budgets publiques imposée à ces derniers.

 

La suite

COMITE AFRO EUROPEEN

 ASBL

  • w-facebook
  • Twitter Clean
  • w-googleplus
bottom of page